Les moulins de la combe du Véroncle, Vaucluse
La combe du Véroncle, longue de 5 km et large de quelques mètres par endroits est riche en vestige de moulins.
Elle est située dans le département du Vaucluse, du sud-ouest de Murs à l’est de Gordes.
La rivière, le Véroncle, est à sec 10 mois par an, ce qui est appréciable quand le message est : "suivre le lit du ruisseau"
Entre 1546 et 1584, Aymar d’Astouaud fit édifier au débouché de la combe de Véroncle, un barrage de 132 m destiné à fermer le lit du ruisseau. Cet ouvrage, désigné sous le nom de Barrage des Étangs, et dont d’importants vestiges subsistent aujourd’hui, formait un petit étang de pêche en contrebas du village et permettait d’alimenter en eau les dix moulins en aval, le long du ruisseau. Ces moulins, dont quatre sont situés sur le terroir de Murs ont été bâtis dans la seconde moitié du XVIe siècle et fonctionnèrent jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Les deux moulins les plus en amont, les moulins des Étangs et du Dévissé ont respectivement été construits en 1581 et en 1573. Il s’agit de moulins à céréales bâtis sur le même plan. Un canal dont le vestige le mieux conservé se trouve dans le moulin du Puits de Cata, permettait d’acheminer l’eau du ruisseau jusqu’aux roues qui, en tournant, mettait en mouvement la meule courante, produisant ainsi de la farine qui était acheminée grâce au chemin muletier serpentant au fond de la combe. Les meules sont encore visibles dans de nombreux moulins.
Contrairement aux moulins de Gordes qui appartenaient à des particuliers, les quatre moulins de Murs étaient la propriété du seigneur.
Le dernier moulin cessa de fonctionner en 1910. Plusieurs canaux, conduites, meules, réservoirs à eau, etc., sont encore en place.
J’avais aperçu cette combe, le jour où nous avions visité le beau village de Goult.
Voici le parcours, départ du moulin des Grailles (qui n’a plus rien d’un moulin) remonter toute la combe jusqu’au moulin des étangs (trait rouge) et retour par la piste du « Bois d’Audibert » (trait jaune) une petite balade de 9,5 kms.
En route, dans le lit du ruisseau. Mes premières rencontres sont des grottes partiellement aménagées, maison ou entreposages troglodytes.
Voici le premier moulin, le moulin de Cabrier
l'axe de transmission
la prise d'eau
C'est peut-être le plus intéréssant, parceque le plus complet
des canaux
le mur du barrage avec le trou pour le canal
puis il faut monter, les aménagements sont appréciables
Une longue transition, vers Jean de Marre, nous permet d’avoir de beaux paysages
Des vestiges façonnés par l'homme, comme celui-ci qui devait etre une jonction ou une séparation de canaux, avec les traces de glissière de batardeaux
Certains passages sont plus proches de la "via ferrata" que du chemin de randonnée
Moulin Jean de Mare 2, petite ruine
Enfin arrive le moulin Jean de Mare, appelé "moulin ferme"
c'est aussi la croisée des chemins nord/sud et est/ouest, tient, déjà 2.7 kms !
Je reprends le chemin, toujours dans le lit du ruisseau comme le précise les randonneurs, mais voici un obstacle de taille, le Puits de Cata !
Sur la gauche un trou étrange !
C’est le vestige du canal, et il y a une corde ! Tout seul, à 60 ans passé, quelques kilos de trop et avec mon sac à dos, j’hésite, a priori pas d'autre passage ! Allez j’y vais !
Obstacle vaincu !
Il est temps de faire le pique-nique en face du moulin de Charlesse
Le ventre plein, il est temps de retirer une épaisseur de polaire, ce matin 2°c au départ, de nombreuses flaques gelées, du givre…
Le moulin de Charlesse
Remarquez la taille de la meule par rapport à celle du batiment
Le chemin est presque plat maintenant, voici le petit moulin du Dévissé
Et enfin le moulin des étangs (aujourd’hui transformé en habitation PROPRIÉTÉ PRIVÉE) avec son barrage et son petit pont, c’est magnifique !
Encore quelques efforts et me voici au point culminant de la balade, à côté d’une belle borie.
La descente, sur la piste forestière du bois d’Audibert est une formalité, de plus il y a des raccourcis, par endroit je croise une autoroute, celui des chevreuils et sangliers !
La voiture est là, c’est une chance !
Bilan de cette balade, 21 janvier 2016, temps froid et beau, 9.5 kms, point culminant à 492 m, dénivelé positif 291 m ! Que du bonheur !